Connaissez-vous Football Ecologie France, l’association d’intérêt général à but non lucratif qui accompagne et fait progresser les acteurs du football dans la transition écologique et solidaire ? Son responsable d’antenne Marseille - région Sud et Occitanie Patrice Rabiet nous en dit plus sur son parcours et ses ambitions régionales.
Quel est ton parcours ?
J’ai 50 ans et je suis originaire de Montpellier. J’ai occupé des postes de commercial dans la grande distribution pendant plus de 20 ans. J’étais chef de secteur et visitais les supermarchés et hypermarchés pour des marques de l’agroalimentaire. Puis, il y a une quinzaine d’années, j’ai changé de regard sur mon alimentation et sur notre environnement. J’ai découvert la nature luxuriante au Costa Rica et, à l’occasion d’une sortie en bateau, j’ai fait l’expérience d’un véritable choc émotionnel en assistant au saut d’une baleine, à seulement 15 mètres de moi. En rentrant en France, j’ai questionné mon rapport au voyage et j’ai commencé à m’intéresser davantage au vivant.
À l’occasion d’un plan social en 2021, j’ai eu la possibilité de quitter mon entreprise avec des avantages. J’ai pu me former en deux ans à la Green Management School, sur les sujets de transition écologique. En parallèle, j’ai commencé à travailler au Lou rugby, club professionnel du Top 14 à Lyon qui avait pour ambition de travailler sur ses impacts environnementaux. C’est une expérience qui m’a beaucoup plu.
J’ai donc intégré en juin 2024 l’association Football Ecologie France en tant que responsable d’antenne Marseille - région Sud et Occitanie, pour développer l’association dans le Sud. Je me sens beaucoup plus aligné et utile. C’est ma manière à moi de lutter contre un sentiment d’impuissance. Mon défi est d’activer des leviers de sensibilisation à l’écologie auprès des clubs de football.
En quoi consiste ton projet ?
L’association a cinq ans et est basée à Lyon. Partie du constat que le football est le sport numéro un dans le monde, elle accompagne et conseille les clubs pour les aider à réduire leurs impacts environnementaux et à sensibiliser leurs publics.
Nous disposons pour cela de plusieurs outils. La Fresque écologique du football est un atelier de deux heures d’intelligence collective qui permet aux éducateurs et aux dirigeants de club de mieux comprendre les impacts cachés de la pratique de ce sport. Il les enjoint à réfléchir à des pistes d’actions sur des problématiques identifiées à partir desquelles on va travailler avec eux toute l’année. Selon le degré de maturité et l’envie des clubs de progresser dans ce domaine, on pourra ensuite mettre en place des outils ludiques de sensibilisation à destination des jeunes et des adultes.
On pourra aussi effectuer un diagnostic sur l’empreinte des clubs pour identifier leurs grands impacts. Mon rôle est de créer les conditions pour pérenniser le projet. Nous avons ainsi créé le programme « football et transition écologique » pour réunir différentes parties prenantes : la Région Sud, le Département des Bouches-du-Rhône, la Ligue Méditerranée de Football, le District de Provence, la Ville de Marseille, la Fondation Treizième Homme (de l’Olympique de Marseille)… En octobre 2024, on les a réunis pour lancer le projet. C’est un vrai challenge à l’échelle régionale.
Qu’as-tu appris en Couveuse ?
Etant responsable de trouver des financements, je dois désormais réfléchir comme un entrepreneur, même si je suis salarié de ma structure. La Couveuse m’aide à monter en compétences, notamment pour mettre en place un budget prévisionnel. Intégrer un programme d’Inter-Made, c’est très intéressant pour la mise en réseau et l’identification de Football Écologie France sur le territoire, car le grand public ne comprend pas toujours le lien entre sport et écologie. On part de loin, mais il y a beaucoup de potentiel, au vu de la passion pour le football dans la région. J’apprends aussi beaucoup sur l’écosystème de l’économie sociale et solidaire, car je partais de zéro sur ce sujet il y a encore trois ans.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Je fais le nécessaire pour que l’on soit visibles et crédibles auprès des parties prenantes et pour mettre en place des plans d’actions avec les clubs. C’est un challenge, car nous sommes plutôt des facilitateurs et les sollicitations sont encore rares à ce stade. Je multiplie les rencontres avec des clubs pour expliquer notre démarche. Mon objectif est d’abord de développer l’association à Marseille. On fait de l’éducation populaire et inclusive donc on veut avant tout toucher les clubs dans les quartiers prioritaires de la ville. Les clubs travaillent de plus en plus sur l’aspect sociétal (lutte contre les discriminations, violences dans les stades…) mais l’environnement reste le parent pauvre.
Tous les jours, je me demande comment engager le public, dans un secteur économiquement fragile, composé de clubs associatifs. Mais le potentiel de développement de Football Ecologie France sur le territoire marseillais et la région Sud est immense : mon objectif sera d’engager une centaine de clubs en trois ans.
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Réunions d’informations Inter-Made