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Benjamin Parent (Trees On the Way) : « Être entrepreneur·e, c’est tout simplement se mettre en action »

Qui es-tu et quel est ton parcours ?
Je m’appelle Benjamin Parent, j’ai 36 ans et je suis passionné de 4 choses dans la vie, les mobilités, l’entrepreneuriat, l’écologie et le sport. Ce dernier étant pour moi très connecté à la nature. En 2006, j’ai vu le documentaire avec Al Gore « Une vérité qui dérange » sur le changement climatique. J’avais 18 ans et cela m’avait donné envie d’avoir un travail qui a du sens.

Mon diplôme de la Skema Business School en poche, j’ai travaillé dans le secteur des voitures de collections. Puis, j’ai voyagé pendant 2 ans en Australie que j’ai parcouru en 4x4. Une expérience au milieu de paysages sauvages incroyables, qui m’a donné l’amour de la nature. Ensuite, j’ai travaillé pour Tesla pendant 4 ans, en France et aux Emirats Arabes Unis. A l’époque, personne ne connaissait vraiment Elon Musk, c’était le début des voitures électriques. C’était une expérience très enrichissante, qui m’a permis de me questionner sur le rapport des entreprises au développement durable et sur la croissance infinie. J’ai repris des études dans l’écologie, travaillé quelques mois pour Plastic Odyssey (une organisation qui lutte contre la pollution plastique en mer), restructuré une startup, été capitaine de bateau.... J’ai alors voulu moi-même avoir une empreinte régénératrice. C’est comme ça que mon projet de tour du monde à vélo Trees On the Way a commencé.

En quoi consiste ton projet ?
Je voulais montrer qu’on pouvait se déplacer majoritairement à vélo, avec une empreinte carbone très réduite. Trees On The Way, c’est donc un voyage à vélo, débuté le 21 septembre 2023, au cours duquel je vais à la rencontre d’entrepreneurs à impact partout dans le monde. A mon retour en France, je planterai un arbre pour tous les 21 kilomètres parcourus, grâce aux personnes qui auront soutenu financièrement le projet. J’ai envie à travers ce projet d’inspirer et de questionner les gens autour de moi. La théorie du donut [qui inspire également la raison d’être d’Inter-Made, NDLR] est pour moi une excellente boussole.

Quand on se dit « écolo » aujourd’hui, on peut mettre beaucoup de définitions différentes derrière. A l’image des droits humains, qui permettent de s’accorder sur un cadre commun, le donut propose une grille de lecture qui permet de définir comment on peut répondre collectivement aux besoins des individus pour qu’ils vivent dignement, sans dépasser les limites planétaires. Alors qu’on a tendance à penser en silos, c’est un schéma très visuel, fondé sur la science, et qui montre les dynamiques, les interactions entre les différents éléments, à l’image de la nature qui est systémique, diverse et circulaire… Comme les roues d’un vélo !

Quelles sont les rencontres qui t’ont particulièrement marqué pendant ton voyage ?
J’ai sélectionné les 21 entrepreneur.e.s que je voulais rencontrer lors de mon voyage selon trois critères : la raison d’être de leur organisation doit être orientée vers le donut, le fondateur doit toujours être au board de l’organisation et celle-ci doit avoir plus 5 ans. J’estime que l’essence d’une organisation est incarnée par son fondateur, et qu’à plus de 5 ans, le modèle économique est généralement plus stable.

Dernièrement, j’ai fait la connaissance de Dr Supraja Dharini qui a dédié sa vie à la protection des tortues marines au travers de la Tree Foundation, qu’elle a créée en Inde. Grâce à cette rencontre, j’ai compris que l’Homme avait un pouvoir de régénération quand bien même il a tout détruit dans un écosystème. C’est aujourd’hui très dur d’être entrepreneur·e, pourtant Dr Supraja Dharini est 100% dédiée à ce qu’elle fait : un jour, elle a découvert le cadavre d’une tortue marine sur une plage et cela lui a donné envie de les protéger. Ce qu’elle a fait grâce à son ONG. C’est ça être entrepreneur·e, c’est tout simplement se mettre en action.

En Albanie, j’ai été voir l’entreprise Eco Riciklim qui retraite les déchets des hôpitaux, qui posent de gros risques sanitaires, comme dans de nombreux pays. Donc son fondateur Ervin Mece a construit une machine spécifique. J’ai compris chez lui à quel point faire du bien était plus difficile que faire du mal. Je lui ai demandé si c’était à refaire, s’il aurait créé son entreprise, et il m’a répondu que non. Être entrepreneur social aujourd’hui, cela reste très difficile.

Que t’as apporté l’accompagnement en Starter avec Az’Up ?
L’accompagnement d’Az’Up permet de rompre avec la solitude de l’entrepreneuriat. Je me suis très bien entendu avec les membres de l’équipe ; Marianne et Sophie. J’avais déjà fait une école de commerce, mais j’ai apprécié que chaque intervenant extérieur apporte son expérience. Le plus bénéfique pour moi a été le regard du groupe : j’ai été challengé sur le fait de tout faire seul notamment. Mais je ne suis pas Superman ! Depuis, j’ai compris que mêler écologie et performance était dangereux. L’écologie implique de s’écouter. Elle demande aussi de vivre au plus près de la nature pour avoir l’impact le plus faible possible. Plus les entreprises s’éloignent de la nature dans leurs activités, plus il leur est difficile d’être écologiques.

Quelles sont les prochaines étapes de Trees On The Way ?
J’ai déjà parcouru 6000 kilomètres mais j’ai subi une blessure au niveau du genou qui a m’a obligé à mettre en pause le projet pendant 6 mois. Je me dirige actuellement vers le Népal, après quoi je pense traverser le Tibet, le Bhoutan, la Chine, faire une boucle en Asie du Sud-Est avant de mettre cap sur le Japon (en ferry). J’irai peut-être en Amérique, mais plus tard. A mon retour, je prendrai le temps d’écrire mon livre et de monter un documentaire pour raconter cette folle aventure.


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